Daniel Zamora : « La résistance chez Foucault ne prend plus vraiment le visage de la lutte des classes »
Par Kévin “L’impertinent” Boucaud-Victoire Le 5 Septembre 2019, Le Comptoir
English translation in Jacobin
Dans « Le dernier homme et la fin de la révolution : Foucault après Mai 68 » (Lux, 2019), co-écrit avec Mitchell Dean, Daniel Zamora revient sur l’analyse de Michel Foucault sur le néolibéralisme, notamment dans ses cours au Collège de France en 1977 et 1979, publiés dans « Naissance de la biopolitique ». Le sociologue était-il un néolibéral de gauche ? Les choses sont un peu plus complexes semble-t-il.
Le Comptoir : Les héritiers auto-proclamés de Foucault sont très divers, ils vont de libertaires de gauche à des cadres du Medef, en passant par des socio-démocrates ou les reliquats de la “deuxième gauche”. Comment l’expliquer ? Comment situer Foucault ?
Daniel Zamora : Je pense qu’il y a tout d’abord le réflexe peu orthodoxe d’un certain nombre d’intellectuels d’adosser au philosophe leur propre agenda politique. Se placer sous l’autorité d’une grande figure de la vie intellectuelle pour légitimer son propos est une pratique courante. Elle a cependant atteint un degré particulièrement délirant dans le cas de Foucault.
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